Si la France est riche de ses territoires, il faut se garder d’instrumentaliser ceux-ci contre la France. «La République n’admet aucune aventure séparatiste», disait, très justement, le président de la République le 2 septembre de l’année dernière. Exiger et obtenir des droits et un statut différencié, au nom d’une identité revendiquée, c’est là la définition même du séparatisme.
Les pays voisins nous le crient, la boîte de Pandore ouverte, elle ne se refermera pas. Devant le différentialisme identitaire, notre pays a été désensibilisé, et non immunisé, par des siècles de centralisation. Le choix d’accorder un statut particulier à des collectivités revendiquant une identité concurrente de celle de la nation a été fait il y a vingt ans au Royaume-Uni, il y a trente ans en Espagne. En Écosse, le Labour, se sentant menacé par les nationalistes, a repris leurs revendications en espérant les marginaliser. Une fois le statut spécial acquis, il n’a obtenu que la légitimation d’un adversaire, qui a fini par l’évincer de la vie politique locale.
À terme, les autonomistes modérés se trouvent eux-mêmes supplantés par les indépendantistes. En Corse, la collectivité unique, non seulement n’a pas permis de marginaliser les nationalistes, mais leur a ouvert les portes du pouvoir. Ceux qui jugent, aujourd’hui, que la création de la Collectivité européenne a apaisé l’Alsace s’aveuglent. Une enquête Ifop du 7 janvier 2020 montre ainsi que 57 % des Alsaciens pourraient voter pour un parti régionaliste. Aux municipales, ceux-ci sont entrés aux conseils municipaux de Strasbourg, Colmar et Mulhouse.
L’Alsace comme la Corse doivent https://www.chevenement.fr/Apres-la-Corse-et-l-Alsace-a-qui-le-tour-Refusons-l-engrenage-des-statuts-a-la-carte_a2175.html